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Les 5 pistes de mobilisation des citoyens pour la transition écologique

Pour 52% des Français.es, la protection de l'environnement est LA principale préoccupation (sondage Ipsos 2019). Nous, citoyen.ne.s, nous sentons très fortement concerné.e.s. La maison brûle et nous commençons enfin à le voir. Cette inquiétude incite beaucoup à agir.

Mais alors comment mobiliser le plus grand nombre ? Les acteurs économiques (entreprises et institutions) agissant pour la transition écologique peuvent-ils mobiliser les citoyen.ne.s sur ces enjeux ? Et si oui, comment ?

Dans le cadre de son programme d’accompagnement à destination des entrepreneur.e.s de la transition écologique et de l’économie circulaire, Le Comptoir organisait vendredi 02 octobre la 2e table ronde de ses “Inspirations de Saison”. Nous vous livrons ici les 5 pistes de nos experts :

  • Pour parvenir à ancrer durablement votre projet, il est essentiel de le penser AVEC et non seulement POUR les citoyen.ne.s

La tentation est toujours grande de réfléchir à un projet en vase clos, entre commanditaires (administrations publiques, entreprises etc.) et prestataires (maîtres d’ouvrages, entrepreneurs etc.). Même si la volonté est bien d’agir dans l'intérêt des citoyen.ne.s ou consommateur.trice.s, c’est là perdre de vue la forte valeur ajoutée que peuvent apporter ces bénéficiaires dans la conception et la mise en place du projet. Les nouveaux marchés initiés par les pouvoirs publics sont alors de parfaites occasions d’impliquer les parties civiles, même si cela implique d’adapter les méthodes. Le programme Europan en est un bel exemple. Il ne s’agit plus alors de “commandes publiques” mais bien de “partenariats” : la logique n’est plus la même.

Cette démarche inclusive est déjà appliquée dans certains cadres. On la retrouve par exemple dans le tirage au sort des jurés ou la convention citoyenne pour le climat. La défi est alors d’atteindre les citoyen.ne.s dans leur diversité, car plus les contributions seront diverses (issues de sociologies variées), plus le conception d'un projet s'en trouvera enrichie. Il s’agit d’établir des ponts entre les différents milieux et de se confronter à la réalité brute, loin de tout a priori. Plutôt que de convaincre les citoyen.ne.s d’un projet pensé pour eux, il faut stimuler les imaginations, les pousser à s’approprier le sujet.

  • La transition écologique trouve sa place dans chaque métier et toute activité !

Il y a aujourd’hui urgence à faire de notre économie un système qui répare. L’Économie Sociale et Solidaire “regorge d’entreprises qui ont déjà les solutions, sont déjà alignées sur la transition, sans attendre et sans ruptures technologiques” (voir l’edito d’Amandine Lepoutre). Mais ces problématiques ne doivent pas être cloisonnées à un secteur. Chacun.e d'entre nous, quelle que soit sa vie personnelle ou professionnelle, peut apporter sa contribution à la transition. Sa mise en place n’est d’ailleurs plus à la charge seule de l’État, mais d’un large panel d’acteurs (Entreprises Solidaires d’Utilité Sociale, Fonds Verts, pôles RSE...).

Tout ceci est d’ailleurs une excellente nouvelle. L’écologie n’est pas un luxe réservé à quelques privilégié.e.s mais bien une composante essentielle de l’économie, accessible à toutes et tous et intégrée dans le quotidien de chacun.e. L’économie circulaire est par exemple un grand vivier d’emplois peu qualifiés et non délocalisables et de nombreux métiers émergents sont liés aux transitions des territoires. Si pour certain.e.s, l’écologique appartient encore au monde des Idées, c’est qu’elle n’a toujours pas été pleinement intégrée aux questions de survie des populations des pays développés, contrairement à certains pays directement confrontés aux conséquences de ces dérèglements (famines liées au réchauffement climatique, catastrophes naturelles, maladies...). Doit-on en arriver là pour vraiment commencer à agir ?

  • L’entrepreneur.e, un personnage à redéfinir et central dans la transition écologique

Si aujourd’hui les pouvoirs publics donnent le cadre et la direction pour la transition écologique, les entrepreneurs agissent pour apporter les solutions. Et les citoyens s’en emparent.

La société est truffée d’entrepreneur.e.s. Mais qui sont-ils ? L’entrepreneuriat revêt des formes multiples dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. L’entrepreneur.e est simplement celui ou celle qui, confronté.e à un problème, un besoin, décide de passer à l’action. L’entrepreneur n’est pas forcément le ou la chef.fe d’entreprise inscrit.e aux registres du commerce. Il est aujourd’hui essentiel de déconstruire l’image du “patron” diabolisé. Pour accélérer la transition, faire bouger les lourdes structures bien établies s’avère bien plus difficile que d’entreprendre de créer de nouveaux modèles. L’argent n’est alors pas le but, mais bien un moyen pour faire émerger ces projets engagés vers lesquels les circuits financiers se redirigent peu à peu (voir la notion de finance verte).

  • Dans une logique de mobilisation, le digital est un fabuleux moyen d’inclusion... ou d’exclusion

Alors que jusqu’ici les principaux lieux de mobilisation étaient physiques, les citoyen.nes s’engagent de plus en plus via les réseaux sociaux. La rencontre physique apporte pourtant plus de force au groupe et de ferveur au discours. Le développement des tiers-lieux est sans aucun doute une manifestation de ce besoin de lien social direct et de “faire ensemble”.

Le numérique exclut certes une partie de la population non connectée. Il entretient parfois même le communautarisme. Mais il permet aussi d’abolir le temps, les distances et de rendre accessible l’information incluant ainsi une population plus large dans le débat. Il est d’ailleurs quasiment impossible aujourd’hui, dans notre société hyper-connectée, d’imaginer une mobilisation sans numérique.

Au final, l’un ne va pas sans l’autre. La mobilisation a besoin d’un lieu physique, donc naturellement confidentiel, pour se structurer et renforcer son message. Le numérique prend alors le relais pour le diffuser hors de ces murs et lui donner de l’ampleur.

  • Mobiliser les citoyen.ne.s pour la transition écologique : PAS de mode d’emploi

Il n’existe aucune règle scientifique pour déclencher la mobilisation. Les clés de mobilisation se trouvent dans l’analyse des spécificités du terrain. Il existe cependant certaines approches qui s'avèrent bien souvent efficaces :

- Sortir du mythe de l’inventeur isolé dans son garage pour réfléchir aux collaborations possibles et grâce à elles, créer une filière qui puissent peser sur les systèmes déjà établis ou les faire bouger.

- Adresser le problème identifié de manière décalée, avec humour même, comme les Alchimistes l’ont fait avec leur collecte de déchets ménagers à cheval.

- S’organiser autour d’un collectif citoyen qui puisse s'approprier le sujet et ainsi le porter avec plus de force. Transformer les “aidé.e.s” en “aidant.e”.

Quel que soit le choix de méthode, il ne faut pas oublier le rôle essentiel du récit. Il contribue à créer un univers positif et stimulant autour du projet. Il fait parler nos envies et nos rêves, nous poussant à apporter notre propre pierre à l’édifice. Un levier puissant de mobilisation.

Pour aller plus loin :

  • Redécouvrez les Grands Voisins, un riche projet de mobilisation citoyenne.
  • Soutenez la création des Grandes Écoles de la Transition aux côtés de Colab.studio.
  • Parcourez les projets labellisés GreenTech Innovation, parmi lesquels les “Couches Fertiles” des Alchimistes.
  • Pour faire partie de la solution, participez au Parcours d’Open Lande
  • Écouter le podcast d’Adrien Rivierre - La Causerie, Construire des récits positifs

Intervenants :

Enora Postec - Architecte urbaniste & Co-fondatrice d'HOP HOP HOP

Collectif pluridisciplinaire d’architectes-urbanistes, de sociologues, de géographes, de graphistes, de designers, d’artistes et de vidéastes qui développent des projets participatifs aux formats multiples qui questionnent le vivre ensemble.

Walter Bouvais - Co-fondateur d’Open Lande, ancien fondateur du magazine TerraEco

Communauté de talents pour s'inspirer, se former, et créer des projets à impact écologique. Mettre la transition écologique dans votre métier, dans votre organisation, sur votre territoire.

Antoine Daval - Président & Fondateur de Colab.Studio

Organisation engagée dans le développement de stratégies, d’outils et méthodes ouverts (open source) dédiés à l’accélération de la transition des territoires, intégrant les acteurs des territoires dans toute leur diversité.

Alexandre Guilluy - Président & Co-fondateur des Alchimistes

Organisation vous proposant de réinventer la ville : faire des déchets une ressource en réorganisant intelligemment leur traitement en milieu urbain.

Aline Zalay - Responsable Communication & Partenariats du Groupe SOS Pulse (animatrice)

Réseau d’incubateurs (parmi lesquels Le Comptoir) et d’experts qui s’engage en France et dans le monde aux côtés d’entrepreneurs sociaux, startups, entreprises et organisations publiques ou privées dans l’élaboration et le développement de projets à impact.

Organisateur : Le Comptoir 

Incubateur membre du Groupe SOS Pulse accompagnant des entrepreneurs engagés pour un impact environnemental ou social positif.

Partenaire de l'évènement : Mouvement UP 

Le cross-média d’information de solutions qui s’adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent innover pour changer la société.

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